C’est à l’initiative d’une association mobilisée contre les discriminations et pour la parité – HF Île-de France – que les Journées du Matrimoine font désormais écho chaque année aux journées du Patrimoine.
Objectif de cet événement : rendre visible l’héritage artistique et culturel légué par des générations de femmes écrivaines, dramaturges, chorégraphes, architectes, intellectuelles, dont l’œuvre a trop souvent été oubliée ou effacée.
Et révéler des talents/destins exceptionnels passés sous silence pour proposer aux plus jeunes d’autres modèles d’identification.
À Bagnolet, comme ailleurs, la mémoire est genrée. Elle se traduit dans l’espace public par une sous-représentation des noms de femmes dans les toponymes (seules 11 voies portent le nom d’une femme) ou les équipements.
Localement, les Journées du Matrimoine sont ainsi l’occasion de mettre en lumière ou de rappeler l’action de celles qui nous ont précédé.e.s à l’endroit-même où nous vivons.
Odette Kerbaul
Communiste et résistante, Odette Kerbaul a 21 ans lorsqu’elle est internée pendant 11 mois en 1942. Jusqu’à la fin de sa vie, elle témoignera en milieu scolaire, gardienne de la mémoire comme rempart au retour de la barbarie. Décédée en 2017, son nom a été donné à une allée du centre-ville de Bagnolet en 2020.

Edith Scob
Comédienne, metteuse en scène, actrice fétiche de Georges Franju et Raoul Ruiz, Edith Scob co-fonde et dirige à Bagnolet dans les années 70, aux côtés du compositeur Georges Aperghis, l’Atelier théâtre et musique (ATEM), structure expérimentale et d’avant-garde qui contribuera pendant près de 20 ans à rendre la musique et le théâtre accessibles à tous.

Reconnaitre, dévoiler l’action parfois insuffisamment visible de femmes d’envergure, tel est le sens de ces journées du Matrimoine auxquelles nous nous associons.