Intervention de Mohamed Djennane relative au Rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes, présenté lors de la Commission Solidarités du 6 avril 2021.
Je souhaite remercier l’ensemble des services pour ce rapport.
Oui, le combat pour l’égalité est un combat universel, de tous, hommes et femme. Ce doit être également un projet de société.
Les femmes sont moins visibles, moins payées, moins reconnues, moins soutenues que les hommes.
Et pourtant, elles sont plus nombreuses que les hommes, vivent plus longtemps, sont plus diplômées. Leur place dans la société et dans le monde du travail est prépondérante. La crise sanitaire l’a mis en lumière en montrant le caractère essentiel de certains métiers.
L’égalité entre les femmes et les homme reste un objectif à atteindre, en France mais aussi dans notre ville.
Ce rapport, qui nous est présenté dans le cadre de la loi, comporte des données sur la politique de la municipalité à la fois en matière de ressources humaines mais aussi d’actions menées dans ce domaine.
Je ne vais pas revenir sur les détails de ce rapport.
Nous savons tou-te-s que la crise sanitaire et économique pèse fortement sur les conditions de vie des femmes et plus particulièrement sur la question des violences.
Durant le confinement, les appels au 3919 pour violences conjugales ont triplé par rapport à 2019 sur la même période. 44 235 appels ont été reçus.
Nous pouvons nous féliciter du recul du gouvernement sur la procédure de marché public lancée pour la gestion du dispositif 3919 Violences femmes info.
Les interventions de dizaines de milliers de citoyennes et citoyens, d’associations, de parlementaires, d’élu-e-s de notre groupe ont permis de faire reculer le gouvernement sur une décision qui menaçait la continuité et la qualité d’un service essentiel aux femmes.
Évidemment, il reste encore des actions à mener en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Nous savons toutes et tous qu’a été enregistrée une augmentation importante des violences conjugales durant cette crise sociale et sanitaire et que notre territoire n’en est pas exempt..
Je souhaite par ailleurs revenir aux actions menées dans le cadre de la politique sportive. où on trouve peu de renouvellement, peu d’innovation par rapport aux années précédentes et peu d’annonces pour promouvoir la pratique sportive féminine ou développer la mixité filles-garçons.
Rappelons que 100 ans après les Jeux de Paris de 1924 qui n’ont vu concourir que 4 % de femmes (135 sur 3 089 athlètes), les Jeux Olympiques de 2024 auront une parité parfaite des athlètes femmes et hommes !
Un siècle, oui un siècle pour que la moitié de l’humanité représente la moitié des athlètes !
Dans ce domaine, le rapport que vous nous présentez manque d’ambition et permettez-moi de faire une proposition au nom de notre groupe : celle d’encourager les associations sportives que la ville subventionne à promouvoir la pratique sportive féminine et à développer la mixité filles-garçons.
Des conventions pluriannuelles d’objectifs peuvent être établies entre la ville et les associations, avec un objectif opérationnel « favoriser la pratique féminine » et favoriser la mixité.
Une seconde proposition, au moment où l’on va débattre et voter le prochain budget, pourrait être de mettre en place des outils pour intégrer l’égalité femme homme dans tous les aspects du budget et s’assurer que les financements de notre collectivité soient un levier de promotion de l’égalité.
Et pourquoi pas exiger, si ça n’existe pas encore, des entreprises qui candidatent à un marché public qu’elles s’engagent en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, en mettant en œuvre la clause d’égalité dans les marchés publics, conformément à l’article 16 de la loi n°2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes (les entreprises ne respectant pas les dispositions obligatoires en matière d’égalité professionnelle ou ayant été sanctionnées pour discriminations ne peuvent plus accéder aux contrats publics).
Enfin il est de notre devoir d’être solidaires des femmes qui luttent ailleurs pour leurs droits.
Nous avons la chance d’avoir à Bagnolet la réalisatrice Emmanuelle Labeau dont le film documentaire Kimbidalé retrace le combat des femmes Afar en Ethiopie entre 2008 et 2014 contre l’excision et les mutilations génitales féminines. L’association Femmes Solidaires de Bagnolet a soutenu ce projet et l’action menée pendant 10 ans par Femmes Solidaires a permis la quasi disparition de l’excision dans cette région d’Ethiopie.
Il serait peut-être intéressant de projeter ce film documentaire ici à Bagnolet, dans les collèges, au lycée ou dans les centres de quartiers.
Pour conclure, je prends acte de ce rapport, au nom de mon groupe, et espère que vous saurez entendre les propositions que nous formulons ici.
Je vous remercie.
Mohamed Djennane