Les mandats se succèdent à Bagnolet mais le climat délétère et les affaires, eux, perdurent.
Déjà, la dernière campagne municipale avait été caractérisée par la révélation de plusieurs affaires troublantes : une réquisition judiciaire pour une affaire d’emploi fictif à la mairie, une affaire rocambolesque de dénonciation à son employeur d’un actuel adjoint au maire par le maire lui-même.
La journée électorale du second tour des municipales s’était ensuite déroulée dans une ambiance indigne d’une démocratie : vives tensions provoquées dans plusieurs bureaux de vote, soirée marquée par un attroupement et des tirs de mortier contre le local de campagne de la liste d’opposition (empêchant cette dernière de se rendre à l’hôtel de ville et l’obligeant à appeler le préfet pour une intervention des forces de l’ordre).
La semaine dernière, les Bagnoletais ont appris avec stupéfaction par la presse deux nouvelles affaires concernant la mairie : un détournement de chèques et la location illégale d’un gymnase municipal fermé en raison de la crise sanitaire.
Malgré les demandes de l’opposition, le maire n’a donné aucune explication, laissant ses proches répandre des bruits divers sur les réseaux sociaux.
Lors du dernier conseil municipal, aucun éclaircissement n’a été apporté et nous avons assisté au spectacle affligeant d’un adjoint au maire mettant en cause nommément deux adjoints de la mandature précédente du même Tony Di Martino et se prononçant sur l’innocence de certains et la culpabilité d’autres, en pleine procédure judiciaire.
Tout cela donne le sentiment d’affaires de corne-cul, incompréhensibles pour les honnêtes citoyens.
D’autant plus que circule dans la ville l’information que, dans chacune des deux affaires, seraient nommés deux proches d’élus de la majorité municipale.
N’étant pas tenus informés par le maire de ces affaires consternantes pour la mairie, nous n’avons bien entendu aucune idée de leur contenu précis, ni de qui peut être coupable ou innocent.
Respectant la justice de la République, nous n’avons évidemment l’intention de n’accuser personne ni d’innocenter quiconque.
Quoi qu’il en soit, tout cela témoigne a minima d’un climat bien malsain autour de la mairie, où « copains et coquins » semblent déjà commencer à régler leurs comptes quelques mois après l’élection municipale.
Il est indispensable que le maire, sans évidemment interférer dans les sujets judiciaires, apporte un minimum d’éclaircissements.
Les élus de l’opposition lui ont d’ailleurs demandé lors du conseil municipal du 11 mars dernier l’organisation d’une conférence exceptionnelle des présidents de groupe du conseil.
Pierre Vionnet