Comme les hivers précédents, les Bagnoletais-es, occupant des logements raccordés au réseau de chaleur urbain, ont froid.
En 48 heures, deux pannes majeures sont survenues.
Le 9 février, une avarie sur le réseau primaire a privé de chauffage et d’eau chaude sanitaire les habitants des quartiers des Coutures, de la Noue, de la Capsulerie et du centre.
Le 10 février, une avarie mécanique sur l’alimentation de la chaufferie des roses a de nouveau provoqué une interruption de fourniture de chauffage dans les quartiers de la Noue et du centre.
Ces pannes interviennent, en pleine vague de froid, alors que les températures extérieures ont franchi la barre des -5°.
Ces interruptions sont hélas habituelles à Bagnolet. Elles succèdent à une longue série d’interruptions (35 fuites sur le réseau en 2019) traduisant la dégradation du réseau malgré l’adoption d’un plan d’investissement de 8 M€ en 2019 par le délégataire (ENGIE).
De surcroît, si le réseau de chaleur bagnoletais est l’un des moins performants en termes de rendement, c’est aussi l’un des plus chers. Le prix du mégawatt/heure facturé aux usagers y est parmi les plus élevés (93€ contre 75€ en moyenne).
Nous jugeons la situation inacceptable et considérons qu’elle exige des mesures à la hauteur des risques de santé encourus, en particulier par les Bagnoletais-es les plus fragiles et les plus âgé-e-s.
Nous demandons la mise en place dans les plus brefs délais d’un plan d’urgence visant à garantir de façon constante l’approvisionnement en chaleur et en eau chaude sanitaire.
Nous demandons que ce plan inclut les mesures suivantes :
- Constitution d’une instance citoyenne, composée de locataires, de représentants des bailleurs et d’élu-e-s, chargée de contrôler l’exécution du contrat de délégation de service public par la SDCB/ENGIE (travaux + opérations de maintenance).
- Etablissement d’une procédure de suivi des interruptions de service garantissant un dédommagement financier en relation avec les préjudices subis (mise en place d’un système d’indemnisation clair en cas d’insuffisance ou d’interruption de service).
L’attentisme doit cesser. La fourniture de chauffage est une question de santé publique. Rappelons que le législateur a fixé un seuil de température minimal considérant que la sous-chauffe constituait un danger pour la santé des occupant-e-s. Il y a urgence.