Par Pierre Vionnet
Mercredi 10 février s’est tenue la 1ère réunion publique relative au nouveau projet de reconstruction de l’école Pêche d’or sur l’emprise de la Bergerie des Malassis.
Cette réunion s’est déroulée en visioconférence. Peu de participants y ont assisté : une trentaine au plus, dont 10 élu-e-s de la majorité, une directrice de la mairie et un membre du cabinet du maire.
Il est vrai qu’il fallait être motivé-e pour y participer, les liens de connexion ayant été envoyés 3 ou 4 minutes avant la réunion.
Quant aux conditions du débat, elles étaient bien encadrées, l’ouverture des micros étant gérée par le maire..
En l’absence de l’architecte ont été présentés des schémas Powerpoint peu parlants et très allusifs : pas un plan de détail, pas une perspective, pas d’image de façade, pas une seule insertion paysagère.
Trois adjoint-e-s sont ensuite venu-e-s appuyer les propos du maire.
Olivier Taravella vantant un projet écolo alors qu’il détruit la quasi-totalité de la végétation et de la biodiversité existante puis Jean-Claude Oliva parlant avec enthousiasme du jardin sur le toit abandonné au profit d’un jardin en pleine terre.
Je suis intervenu – une seule fois pour laisser la parole aux habitants – pour dire que la construction d’une école aux Malassis devrait être une occasion de rassemblement et d’unanimité mais que ce projet reposait sur un mensonge : la conservation de la bergerie alors que l’école sera construite à son emplacement exact, la bergerie actuelle ayant ainsi vocation à être démolie.
J’ai souligné le grave préjudice pour l’environnement, dont l’abattage de nombreux arbres et de haies, et aussi la négation d’une magnifique action sociale qui s’est enracinée aux Malassis depuis plus de 10 ans.
Six habitant-e-s du quartier sont intervenus pour apporter leur soutien à la bergerie et à l’association Sors de terre, plusieurs parlant de trésor et d’or pour le quartier.
Deux nouveaux habitants ont exprimé leur ravissement d’avoir découvert une si belle action sociale et écologique. Une riveraine immédiate a souligné le travail pédagogique de Gilles Amar et a invité le maire à ne pas opposer école et bergerie.
Une seule riveraine s’est plainte de nuisances de la bergerie, encouragée par le maire qui a rappelé le couvre-feu à Gilles Amar (à coup sûr, le couvre-feu démocratique est instauré à Bagnolet).
Le directeur de l’école d’en-face a souligné le besoin d’une nouvelle école (ce dont nous convenons) et questionné sur le devenir d’un petit espace vert.
Deux habitants ne se sont pas prononcés sur le projet mais se sont inquiétés de l’accès sur la, très circulée, rue Lefebvre et du relogement temporaire dans des bâtiments modulaires.
Gilles Amar, de manière très courtoise et modérée, a rappelé sa demande d’un projet alternatif conciliant école et bergerie.
Quatre élu-e-s de la majorité sont alors remonté-e-s au créneau pour soutenir le projet, dont Anne de Rugy, soulignant les plaintes de riverains contre la bergerie et décrivant ce projet d’école comme un passif hérité par les nouveaux élu-e-s… alors même que la décision est signée Tony Di Martino..!
A la suite de la remarque d’un nouvel habitant séduit par le projet alternatif de Sors de terre et ayant l’impression d’une affaire pliée par la mairie dans le cadre d’une réunion de propagande, le maire a conclu la visioconférence avec enthousiasme évoquant un projet de compromis ne le satisfaisant pas à titre personnel mais rappelant sa détermination à le mener à son terme.
Fermez le ban, un magnifique simulacre de concertation.