Le 16 octobre 2020, le professeur Samuel Paty était assassiné par un terroriste islamiste, plongeant la France dans un profond sentiment de tristesse et de colère.
Les élèves, les enseignants, les habitants de tout le pays étaient ulcérés à l’idée qu’un professeur d’histoire-géographie fut désigné comme cible par la remise en cause inacceptable de son enseignement, alors qu’il s’était efforcé de transmettre les principes en vigueur sur la liberté d’expression, et qu’il avait évoqué avec la jeune génération le contexte des attentats de 2015 contre l’hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo qui a été perpétré par des islamistes pour tenter d’empêcher, par la violence et le meurtre, l’exercice du droit à la caricature.
Les habitantes et les habitants de Bagnolet veulent la paix et la concorde. Elles et ils comprennent que les principes de liberté protègent chacun contre les abus et contre les régressions. Elles et ils comprennent que la critique des religions constitue un exercice légal de la liberté d’expression, qui ne peut être réprimée par la vision du monde des croyants et des règles que ceux-ci choisissent d’appliquer dans le cadre de la liberté de conscience et de culte que garantit la loi. La critique des religions ne saurait être confondue avec la stigmatisation des croyants, qui elle est clairement prohibée et qui doit être combattue par le droit et par l’éducation.
Cette séparation entre ce qui relève de l’intime, la foi, et ce qui relève du commun, la loi, est la mécanique même du principe de laïcité qui est posé par la Constitution et par la loi du 9 décembre 1905.
Ce principe, dont l’application est une condition de la concorde civile, est un fondement du vivre-ensemble à Bagnolet.
L’objectif des terroristes est de diviser, et en particulier de provoquer une séparation entre les citoyens de confession musulmane et le reste de la Nation. Ils n’y arriveront pas.
Le Conseil municipal de Bagnolet refuse absolument le piège de la division, et par ce vœu, rend un hommage appuyé au Professeur Samuel Paty.
Pour que son nom, sa fonction de professeur, et son meurtre dans l’exercice de sa profession si indispensable à la démocratie soient commémorés, le Conseil municipal décide qu’il donnera le nom de Samuel Paty à une infrastructure éducative, sportive, ou culturelle de la commune.
Raquel Garrido, Claire Laurence, Angéline Desbordes-Silly, Solenne Le Bourhis, Laurent Jamet, Mohammed Djennane, Pierre Vionnet, Sébastien Staelens.
Ce vœu sera proposé lors du Conseil municipal du 14 novembre 2020 par le groupe Ensemble pour Bagnolet.